La relation entre l’état de l’emploi et le profit sur capital tend à s’établir

1. Un haut niveau de sous-emploi structurel favorise un haut taux moyen de bénéfice sur capital.

 

Un taux de chômage élevé comprime ou même bloque l’augmentation du pouvoir d’achat du plus grand nombre de salaires. Les nations où le taux de chômage est le plus haut tendent à être celles où les taux de bénéfice sur chiffre d’affaires et sur capital sont les plus élevés.

 

Relativement au capital exploité, au sens de cette désignation précédemment stipulé (chapitre 5), un haut taux moyen de bénéfice n’a pas forcément pour conséquence un haut taux moyen de profit, au sens précédemment alloué à ce mot (chapitre 6). Il l’a d’autant moins que les conseils d’administration des entreprises en société privilégient l’autofinancement par les bénéfices.

 

2. La baisse du sous-emploi structurel tend à entraîner la baisse du taux moyen de bénéfice sur capital.

 

Au fur et à mesure que le plein-emploi se rapproche, les freins aux augmentations du pouvoir d’achat du plus grand nombre de salaires se desserrent. De ce fait, le taux moyen de bénéfice sur capital baisse, puis il se stabilise.

 

Pendant cette baisse, le tassement du taux moyen de profit sur capital est d’autant plus éventuel et repoussé dans le temps que les conseils d’administration des entreprises en société privilégient l’autofinancement par les bénéfices. On est alors dans une configuration de l’économie financière où les profits sont assimilés à des intérêts obligataires.

 

3. L’état de l’emploi ne peut pas être le déterminant unique de la hauteur du taux moyen de profit sur capital.

 

Même si l’autofinancement des entreprises en société est ramené aux amortissements de leurs immobilisations et que des augmentations de capital plus fréquentes ont pris le relais, la fonction rentière du placement d’épargne en financement permanent d’entreprise rend impossible que l’état de l’emploi soit le déterminant unique de la hauteur du taux moyen de profit sur capital. Pour les raisons ci-après résumées et trop souvent passées à la trappe, cette fonction n’est ni parasitaire ni obsolète.

 

4. Les placements en capital procurent d’autres revenus que ceux du nouveau travail.

 

Dans ces revenus, il y a des pensions de retraite par placement qui complètent ou remplacent des pensions par transfert. Cette autre fonction est de nature à déterminer un seuil au-dessous duquel un taux moyen national de profit sur capital ne descend pas.

 

En règle générale, nous plaçons une fraction croissante de nos revenus dans la seconde moitié de notre parcours professionnel puis après. Ce fait accroît l’importance du seuil au-dessous duquel le taux moyen national de profit sur capital ne descend pas, même en période de plein-emploi structurel.

 

5. La fonction rentière du financement permanent d’entreprise peut cependant contribuer de façon substantielle à suffisamment d’épargne placée dans ce financement pour établir le plein-emploi structurel puis le rétablir chaque fois qu’il est compromis.

 

La gouvernance d’entreprise rivée à la satisfaction d’intérêts immédiats fuit une part de ses responsabilités civiques, comme la puissance publique alternativement en proie à de l’anticapitalisme viscéral et à du capitalisme subjectiviste fuit ses responsabilités économiques. L’euthanasie des rentiers par détention de parts de capital social contrevient à l’intérêt général.

 

6. La relation entre l’état de l’emploi et le taux moyen de profit sur capital peut être renforcée.

 

Ce renforcement serait irréalisable… s’il n’y avait rien à renforcer ! C’est parce que cette tendance existe tendanciellement, même quand elle est totalement inexploitée par la théorie et la politique économiques, que les propositions suivantes et leurs argumentations peuvent montrer que ce renforcement est réalisable et maintenable.

 

7. Certes l’autofinancement des entreprises par leurs bénéfices est créateur d’emplois.

 

Mais moins d’autofinancement pour davantage de bénéfice distribué aux placeurs en capital, davantage de profit au sens ci-dessus défini, fait au final davantage d’emplois quand dans leur ensemble les épargnants replacent en augmentations de capital davantage que les profits qu’ils ont perçus.

 

On peut parler à son sujet du détour le plus créateur d’emplois et le mieux régulateur du niveau de rentabilité autour duquel il est nécessaire à l’équité et l’efficacité économiques que toutes les entreprises soient maintenues en concurrence.

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